Architecte - Restauration intérieur de l'église de MARCILLY-LE-CHATEL (42)

• Ville : MARCILLY-LE-CHATEL
• Département : Loire
• Maitre d'ouvrage : Commune
• Nature de la mission : Complète

Près de Boën, en plein cœur du Forez, le village de Marcilly est situé non loin de la route de Roanne au Puy. L’église St Cyr constitue avec l’ancien prieuré, le centre du vieux bourg. Témoin représentatif du style gothique forézien, l’édifice est protégée au titre des Monuments Historiques par une inscription à l’Inventaire Supplémentaire depuis le 19 novembre 1991.

L’église présente une nef centrale et deux bas-côtés de trois travées chacun. L’ensemble est voûté d’ogives qui pénètrent sans chapiteaux dans les piles, hormis dans le bas-côté nord avec des retombées sur des culots. Un transept non saillant se distingue en élévation par un volume plus haut et couvert en bâtière. Il présente en pignon sud des pierres de réemploi antique. Le chevet est composé d’une abside centrale assez profonde cantonnée de deux absidioles aveugles. Seuls le transept, qui est voûté en berceau, et les absidioles appartiennent à la construction primitive. L'arc triomphal retombe sur deux colonnes à bases assez hautes et dont les chapiteaux sont ornés d'entrelacs feuillagés. Une coupole sur trompes couvre la croisée et supporte un clocher à deux niveaux, percé de baies brisées géminées et couvert en pavillon de tuiles « canal ».

L’intérieur de l’édifice présente un décor qui se développe dans le chevet et le transept, peint en 1872 par le peintre-décorateur GIOVANNI ZACCHEO. Adepte des principes décoratifs du néo-roman et du néo-gothique, l’artiste utilise des teintes primaires non rabattues de l’harmonie médiévale : ocre rouge, l’ocre jaune et le bleu. Le décor est subordonné à l’architecture et la met en valeur. Les couleurs se contrebalancent et influencent la forme donnant aux éléments d’architecture un rendu illusionniste.

La cause des dégradations a été traitée lors des travaux précédant avec la réfection des couvertures. Seule l’évacuation des eaux de condensation des verrières n’a pas été réalisée. Depuis 10 ans, les voûtes et murs ont pu sécher convenablement.

Le décor ZACCHEO du chevet et du transept présente un ensemble cohérent avec le mobilier (autels, stalles, lustre...). Il est réalisé une restauration complète de ce décor pour améliorer son état de conservation et sa présentation suivant la doctriner de restauration des œuvres historiques :
- élimination des sels solubles dans l’eau non distillée (l’eau distillée est un solvant de la chaux),
- nettoyage effectué avec les solvants choisis sur la base d’essais préalables,
- pré-consolidation de la couche picturale avant les opérations de masticage et de retouches avec une résine acrylique en concentration inférieure à 2%,
- réfection des lacunes d’enduit avec un mortier à base de chaux grasse et de sable de rivière, appliqué en plusieurs couches, pour imiter parfaitement la texture, la porosité et la couleur de l’enduit originel,
- retouches par repiquage à l’aquarelle sur les abrasions de la couche picturale,
- retouches par tratteggio à l’aquarelle, exclusivement sur les masticages, pour mettre en évidence la reconstruction de certaines lacunes.

La nef et les bas-côtés présentent un décor répétitif de faux appareil rouge permettant d’unifier la travée de 1852 avec les deux travées médiévales.
Les divers sondages, hormis la représentation de St Jean Baptiste, ont révélé des décors successifs de faux appareil assez lacunaires. Les litres funéraires ont perdus leurs armoiries. Deux grandes fenêtres sur le bas-côté montrent des parties de décors antérieurs.